• La mécanique rationnelle comme champ d'études pour une élucidation de la mathesis

    Comme le savent tous ceux qui ont lu Lee Smolin, ou bien les blogs de John Baez, la physique dans son aspect théorique, mathématique, est actuellement enlisée dans l'ornière : la recherche de pointe sur les grands problèmes et apories légués par le 20 ème siècle n'avance plus (voir l'ouvrage de Smolin "Rien ne va plus en physique", commenté à plusieurs reprises sur les blogs Mathesis universalis).

    Face à cette situation, les physiciens théoriciens réagissent de manières multiples : ils peuvent, comme Smolin, souhaiter rééquilibrer les programmes de recherches en faveur de leur propre domaine de prédilection (qui est la gravité quantiqueà boucles pour Smolin) par rapport à l'importance trop écrasante donnée (pour des raisons variées, dont certaines sont peu innocentes) à la théorie des cordes.

    Certains, comme c'est aussi le cas de Smolin, pensent que le problème dépasse le cadre de la pure physique, et appellent de leurs voeux l'émergence d'un "nouvel Einstein", qui serait un exemple de savant-philosophe.

    John Baez, quant à lui, déclare abandonner la gravité quantique à boucles pour se concentrer sur les structures mathématiques (catégoriques) de la physique fondamentale.

    Quant à nous, notre optique est différente , de nature philosophique, et ne vise évidemment pas à la recherche de pointe : nous pensons que comme l'a dit Brunschvicg, l'apparition de la physique mathématique il y a 4 siècles correspond à un "changement d'axe de la vie religieuse".

    Nous imitons aussi Brunschvicg dans un des aspects de son approche qui lui a beaucoup été reproché (par Sartre, Nizan et alii) et qui est l'aspect "alimentaire et assimilateur" de cette pensée, caractérisée aussi (à tort selon nous) par Merleau-Ponty comme une "pensée de survol".

    "Pensée alimentaire", cela veut dire dans la bouche de Sartre que Brunschvicg prend et assimile, pour la construction de sa philosophie, tout ce qui lui semble digne d'être "absorbé" et rejette le reste.....

    C'est un peu l'attitude que nous voulons avoir ici concernant la physique : et c'est pourquoi nous proposons de revenir à des aspects apparemment "dépassés" (mais qui ne le sont pas du tout), notamment ceux de la mécanique classique, celle qui débute avec les travaux de Galilée et Newton et culmine avec la beauté mathématique stupéfiante des théories de Lagrange et Hamilton.

    Bien entendu, celle ci est "dépassée" par la relativité et par la mécanique quantique.

    Mais il n'en reste pas moins que ce n'est pas du temps perdu selon nous de refuser le sensationnalisme (qui est surtout le fait des articles de vulgarisation) des dernières "théories des cordes" pour revenir sur la bonne vieille mécanique et essayer de clarifier et approfondir ses principes.

    C'est d'ailleurs exactement ce que dit un très grand scientifique qui fut aussi un grand homme politique : Paul Painlevé (1863-1933) dans ses "Axiomes de la mécanique : étude critique":

    "C'est un sage avertissement de dire que la théorie de la relativité est comme un vin trop fort qui grise les cerveaux insuffisamment entraînés à la sévère discipline de la science.

    Pour s'aventurer sans vertige dans de telles spéculations, la première condition est d'avoir compris à fond les axiomes de la mécanique classique".

    Ces lignes ont été écrites en 1922, mais inutile de dire que l'avertissement salutaire donné ici vaudrait encore plus pour les modernes théories de cordes et la fascination qu'elles exercent sur des esprits certes pleins d'intelligence mais un peu fragiles.

    Voici une thèse online consacrée au destin politique exceptionnel (commencé  avec ses courageuses prises dde position en faveur de Dreyfus) de ce grand savant-philosophe:


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