• Nous vivons l'époque de l'éclatement de la science en une multitude de technosciences, concomitante à la disparition des "scientifiques-philosophes" dont l'archétype paradigmatique est Albert Einstein (comme aussi d'ailleurs Heisenberg). Il en reste cependant, par exemple Roger Penrose, lire notamment ce cours :

    http://online.itp.ucsb.edu/online/plecture/penrose/oh/02.html

    C'est le diagnostic que fait le physicien Lee Smolin dans son récent ouvrage "Rien ne va plus en physique", où il pointe aussi l'absence de toute avancée théorique en physique depuis 25 ans (la dernière grande avancée étant le modèle standard).

    Cette situation (déplorable à tous points de vue, notamment en ce qu'elle s'accompagne d'une perte de toute conception universaliste de la raison, remplacée par l'entendement pratique, calculateur et utilitaire, ce qui mène au nihilisme généralisé) résulte d'une évolution décelable dès la fin du 17 ème siècle avec la disparition de l'idée de "Mathesis universalis" (née chez Descartes et Leibniz, et que l'on peut faire remonter à Platon et Proclus) et la séparation complète entre sciences et philosophie qui suivra son cours au 18 ème siècle et éclatera au 19 ème siècle "positiviste".

    Ceci conduit justement à la séparation entre philosophie de la Nature hégélienne et schellingienne et science officielle (physique) : on sait le peu de cas que font les philosophes modernes (pour ne pas parler des scientifiques Mort de rire)  de la philosophie de la Nature de Hegel, qui est en quelque sorte le "rejeton scandaleux" de cette philosophie (voir là dessus le commentaire à la Phénoménologie d'Alexis Philonenko). En fait tous les philosophes sérieux nés à la fin du 19 ème ont commencé par être hégéliens, et ont "apostasié" ensuite : exemple Bertrand Russell.

    Jean François Filion, dans son livre "Dialectique et matière", oppose après Hzegel deux sortes de scientifiques : ceux guidés par l'instinct de Raison (réalistes, platoniciens) dont des exemples sont Galilée et Kepler ; et ceux guidés par l'entendement, et la conception nominaliste, qui triomphent avec Newton.

    Citons le :

    "La technoscience doit être considérée comme le fruit non scientifique de la précompréhension ontologique la plus répandue de nos jours : le nominalisme ou phénoménisme"


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